Le projet de l’atelier de mélanges naturels s’empare des contraintes industrielles du site et du programme pour mieux les transcender et ainsi faire de ce bâtiment un lieu de production efficace et rationnalisé, un lieu de vie et de travail agréable et adapté au process industriel pour lequel il est créé et un outil de communication conforme à l’image innovante et avant-gardiste de la société Payan Bertrand.
Le parti architectural repose donc sur 3 volontés majeures: conférer à l’établissement le caractère représentatif du process industriel avancé qu’il abrite, insérer harmonieusement le bâtiment dans son environnement proche et lointain et rationaliser l’organisation des fonctions et des cheminements.
Le flux des matières suit le cheminement suivant : Approvisionnées par le niveau -1, les matières premières sont stockées sous ambiances controlées ou non suivant les besoins. Elles alimentent l’atelier de mélanges via un monte charge – Les emballages sont approvisionnés et stockés au niveau -2. Le monte-charge les distribue vers la salle de mélanges – La continuité de niveau entre salle de mélanges et la zone de piquage à la coulée permet une libre circulation des matières suivant les différentes étapes de leur préparation et conditionnement – Les produits finis rejoignent la zone d’expédition par la façade Nord du bâtiment.
Les enjeux architecturaux sont majeurs pour ce projet. Il s’agit d’inscrire le projet dans son contexte urbain, à flanc de coteau, à la lisière de la vieille ville. Le projet est visible depuis la vallée dès La Marigarde, depuis les voies d’accès aux abords de l’espace Roure, en vue plongeante depuis la ville. Il s’agit de revendiquer la volonté de la direction de perpertuer la présence de l’entreprise sur son site historique. Il s’agit d’être représentatif du savoir faire de l’entreprise.
Volumétriquement le projet se distingue par la présence de sheds éclairants l’atelier de mélanges. Par leur dynamique, Ils participent à l’intégration du projet dans la morphologie du bâti environnant.
La façade est traitée en bardage en fibre ciment. Sa minéralité revendique la posture volontaire d’inscription dans le tissu domestique avoisinant. Le calepinage sobre et rigoureux de panneaux de grand format inscrit le projet dans son époque. Le soubassement traité en béton détache le volume général de son terrain d’assiette et en réduit sa masse. En tissant des liens physiques autant que symboliques, le nouveau bâtiment veut s’ancrer dans son environnement mais aussi dans la longue histoire industrielle du Pays de Grasse.