Le terrain d’étude est situé à à l’entrée de la ville de Peymeinade. Cette implantation particulière ainsi que sa visibilité depuis la route départementale lui confère un positionnement stratégique dans l’optique de l’extension du noyau urbain proche. Le secteur est caractérisé par la mixité des fonctions urbaines, comprenant essentiellement de l’habitat individuel et collectif mais aussi quelques locaux commerciaux (pisciniste, garage).
Le projet est l’occasion de qualifier l’entrée de ville de Peymeinade en affirmant la nouvelle urbanité de ce secteur au bâti relativement hétérogène. Les bâtiments en R+4 implantés sur la route départementale côtoient des maisons individuelles au gabarit plus mesuré. Le projet tente de générer une cohérence d’ensemble en opérant une synthèse, tant du point de vue de la volumétrie bâti que de l’écriture architecturale. Dans cette logique, le projet privilégie une implantation dense et continue le long de l’avenue de Boutiny afin de tisser un lien visuel fort et direct avec la morphologie des constructions proches et de s’inscrire dans la séquence urbaine existante marquée par l’alignement bâti sur l’avenue de Boutiny. La nouvelle résidence est desservie par une entrée unique sur l’avenue de Boutiny afin de minimiser l’impact du projet sur les flux de circulation à l’échelle du quartier, notamment dans l’impasse de Boutiny, très étroite.
La relative exiguité du terrain (2536 m2) au regard de l’importance du programme (45 logements) nous conduit à envisager une volumétrie compacte et optimisée, au plus proche du prospect défini par le règlement d’urbanisme. Cette logique de limitation de l’emprise au sol permet de maximiser les espaces libres praticables pour les habitants. La surface des voiries est limitée autant que possible. Elles s’implantent en limite Sud de l’emprise pour desservir les zones de stationnements intérieures (46 places) et extérieures (33 places). Le projet superpose les éléments programmatiques afin de mieux les intégrer et limiter encore son impact au sol. Une majorité de stationnement est implantée en rez de chaussée et r+1 dans un socle bâti faisant soubassement des logements. La topographie du terrain est mis à profit pour organiser les bâtiments dans la pente et créer une séquence d’entrée séparant cheminements piétons et cheminements véhicules.
Le projet joue sur la fragmentation du volume en développant un ensemble de loggia en creux et de balcons couverts en saillie afin de renforcer l’échelle domestique de l’ensemble. Il donne à lire une organisation simple et rationnalisée. La disposition du bâti en U fait émerger un coeur d’ilôt, végétalisé, ouvert à l’ouest et préservé des nuisances de la route départementale. Son traitement végétal confère une réelle qualité d’ambiance aux cheminements piétons internes à la résidence et aux espaces extérieurs dédiés aux logements. La décomposition volumétrique permet de distinguer clairement les logements locatifs sur rue et les logements en accession implantés en coeur d’ilot. Le projet exprime une réelle contemporanéité dans le traitement des façades et le choix des matériaux. La volumétrie générale est simples et alterne pleins et transparences. Les casquettes béton en porte-à-faux renforcent et mettent en valeur la simplicité des ouvertures. Le dessin des façades joue de l’épaisseur des auvents pour créer des espaces de vie extérieurs propices au développement de nouvelles pratiques pour les habitants, en relation avec le mode de vie méditerranéen. Le traitement des façades enduites ton clair renvoie aux architectures traditionnelles méditerranéennes, en harmonie avec l’écriture architecturale des bâtiments voisins.