Le projet de centre routier s’inscrit dans un tissu distendu et assez peu structuré urbainement marqué par la présence de masses végétales remarquables. Notre parti pris général est de composer l’ensemble de la parcelle par une géométrie forte. Les qualités naturelles du site actuel perdurent, enserrent et pénètrent le projet.

Le projet s’empare des contraintes du site et du programme pour mieux les transcender et ainsi faire de ce bâtiment un lieu de travail efficace et rationnalisé, un lieu de vie agréable et adapté aux fonctions qu’il abrite tout en lui conférant une nouvelle image représentative et qualitative à l’échelle du quartier.

Le projet donne à lire une organisation simple et rationnelle. La composition du plan masse reflète l’organisation générale du bâti et des espaces extérieurs. Notre posture est de composer les 2 entités, centre d’exploitation et subdivision départementale, sur 2 niveaux distincts afin de singulariser les différentes composantes programmatiques tout en créant une dynamique interne pour les déplacements.

L’écriture du projet décline un vocabulaire architectural exprimant une réelle contemporanéité dans le traitement de la volumétrie, des façades et dans le choix des matériaux. La géométrie du projet est maitrisée, son dessin est épuré et minimaliste. Le traitement architectural différencié de chaque volume, en rapport avec les usages et la représentativité de chacun, permet d’enrichir encore le vocabulaire. L’attention portée au travail de la façade hiérarchise les entités programmatiques pour mieux les distinguer. La façade lumineuse, poreuse et épaisse habillant les bureaux contraste en tout point avec celle plus sombre, pelliculaire et opaque des garages. La vêture dorée s’interrompt, se perfore et se déporte de la façade au Sud pour créer une double peau, véritable protection solaire, tout en laissant passer le regard ver le paysage naturel proche. La définition de l’état de surface et le calepinage de la peau deviennent alors des éléments fondateurs de la démarche conceptuelle. La dichotomie de traitement des façades, tant du point de vue du matériau que de sa couleur, détache clairement un volume par rapport à l’autre, créant un arrière plan silencieux d’un côté et le reflet plus expressif du site de l’autre.